Toubab Dialao

La journée : jeudi 2 août 2001

Journée de détente totale, avec au programme : hamac, baignade, lecture (j’attaque les mémoires d’Amadou Hampâté Bâ pour rester dans la culture africaine). Après une petite gargote à midi, reprise des activités : sieste, farniente sur la plage, baignade dans les vagues… Repas à l’hôtel puis thé, djembé et second cours de wolof.

La plage de Toubab Dialao
 La plage de Toubab Dialao

Un chiffre
Teemeer (100… en wolof !) – Il nous suffit de quelques minutes pour mémoriser le système de numération, basé sur un nombre très réduit de signes : avec simplement huit mots, on peut compter jusqu’à cent sans difficultés ! Il faut connaître parfaitement ben(1), ñaar(2), niet(3), nient(4), jorum(5), puis fuk (10), l’exception fanweer (30) et teemeer (100). Après, c’est une question de logique : 6 se dit jorum-ben (5+1), 11 fuk-ak-ben (10+1), 16 fuk-ak-jorum-ben (10+5+1) ; 20 se dit ñaar fuk (2 x 10), 93 se dit jorum-nient fuk-ak-niet, etc…
Nous ne poursuivons pas notre apprentissage par la monnaie, plus complexe puisqu’il faut compter en base 5 ! (100 francs CFA se dit ñaar fuk = 20 x 5, teemeer(100) signifiant 500 Francs CFA…)

A voir / à faire

Sobo Bade
 Sobo Bade

Rien ! – Le rythme a été tellement soutenu depuis le début du séjour que tout le monde a accueilli avec enthousiasme la proposition de Loïc : prendre une vraie journée de détente en passant notre dernier jour du séjour à Toubab Dialao, avant de rejoindre Dakar le lendemain. Le cadre de Sobo Bade est idéal pour se poser : l’hôtel est relativement confortable, l’endroit est peu fréquenté et nous sommes juste au bord de l’océan…

toubab-dialao-sobo-bade-plage

Sans programme et sans excursion, chacun mène doucement sa petite vie entre la plage et l’hôtel. Cette fois c’est sûr, nous avons vraiment adopté un rythme de vie à l’africaine.
Cette journée est aussi l’occasion de se retourner un peu pour la première fois sur ces deux semaines extraordinaires. J’ai pris bien du retard dans le carnet de bord, le programme était tellement chargé que je n’ai jamais eu le temps de rédiger ! Mais les quelques mots griffonnés à la va-vite suffiront à réveiller tous les souvenirs de ces heures si riches…

Souvenirs-sourires…

Baignade à Toubab Dialao
 Baignade à Toubab Dialao

Dans la machine à laver – Dernière après-midi de baignade : l’océan semble s’être déchaîné pour nous offrir le meilleur de lui-même ! Il nous gratifie en effet de vraies bonnes vagues dans lesquelles nous plongeons et replongeons, nous surfons, nous tombons… Les rouleaux sont d’une telle puissance que j’ai parfois l’impression d’être dans le tambour d’une machine à laver : parti pour suivre une vague avec Pascal, nous accomplissons tous les deux un roulé-boulé mémorable ! Amath tente de résister aux assauts, Virginie terrorisée retourne sur la plage dès la première vague qui lui fait perdre pied… Pour ma part, je ne me lasse pas de me laisser submerger par les flots !

Sacrilège à Sobo Bade – Il se passe des choses bizarres pour cette dernière soirée dans les jardins de notre hôtel au décor surprenant : les statues de Gérard ont été profanées, recouvertes d’objets plutôt insolites… des maillots de bain en train de sécher ! Les règlements de comptes du séjour continuent, on a osé poser le mien sur la tête d’un penseur… Je ne connaîtrais pas les auteurs du forfait (même si je soupçonne fortement Virginie et Fabienne d’être dans le coup) en tout cas il y en a vraiment qui n’ont aucun respect pour l’art ! Le pauvre Gérard fait un peu la gueule…

“Ataya bi dafa nehr, waye dafa tang !” – Traduction : “Ce thé est bon mais il est chaud !”. Toutes les occasions sont bonnes pour parfaire notre apprentissage du wolof débuté à Missirah. Autour du traditionnel thé nocturne d’Amath, le programme est chargé : comptage en wolof, premiers rudiments de grammaire et élaboration de courtes phrases à partir d’un vocabulaire courant : les parties du corps, les vêtements, les couleurs… Serigne se marre toujours autant à chaque fois que nous prononçons une phrase, mais il apprécie et encourage nos progrès. Il nous colle même parfois des interros surprise de révisions de vocabulaire en nous désignant son nez ou ses oreilles !

Et au menu :
Les derniers… – Un très bon dernier thiep bou dien dégusté dans une gargote à midi, un dernier poisson grillé le soir à Sobo Bade et les trois dernières tasses de thé façon Amath avant d’aller passer une dernière nuit sous le ciel sénégalais… Je quitte le Sénégal repu et avec un assez bon souvenir de la cuisine locale (sauf le pépéchou de la veille !). Tout le monde n’est pas forcément de mon avis, certains rentrent un peu écoeurés par les plats trop épicés, le Thiep… ou la Savarine !

« De N’Dangane à Toubab Dialao via Joal Fadiouth

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