Jogmay Night Club, un soir à N’Dangane

JOGMAY – Discothèque sénégalaise et repaire nocturne privilégié de la jeunesse, des touristes de passage et des cas sociaux du village, N’Dangane campement.
Jogmay Night Club, N’Dangane

N’Dangane, 6 octobre 2002

A N’Dangane, le Jogmay est une institution. Dans la brousse environnante, sur les rives du Saloum, c’est un point de rassemblement pour la jeunesse des villages alentour. Chaque mercredi et chaque samedi, c’est l’affluence pour les soirées dansantes, souvent organisées par des associations locales en contrepartie d’une petite contribution. Ici la musique reine c’est le mbalakh et son rythme infernal caractéristique (trois battements enchaînés en boucle au sabar) sur lequel se déchaînent les corps…

play_circle_filled
pause_circle_filled
Omar Pene 'Fakatal'
volume_down
volume_up
volume_off
play_circle_filled
pause_circle_filled
Viviane
volume_down
volume_up
volume_off

Le reste de la semaine, c’est “bar américain”… Moins de monde, donc le DJ se fait plaisir, et la musique qu’on y entend est alors parfois très surprenante !!

play_circle_filled
pause_circle_filled
Renaud - 'Déserteur' au Jogmay !
volume_down
volume_up
volume_off

On croise une faune bigarrée et hétéroclite au Jogmay. En majorité, ce sont des jeunes sénégalais qui viennent là simplement se défouler, bouger leur corps, danser, séduire, draguer – souvent d’ailleurs tout à la fois. Déhanchements marqués, collés-serrés, jeux de séduction, regards de braise appuyés, la spontanéité locale s’exprime loin de toute référence socio-culturelle française !

play_circle_filled
pause_circle_filled
Youssou N'Dour 'Dialoré'
volume_down
volume_up
volume_off

Mais au Jogmay, on peut aussi croiser bien d’autres personnages que de sympathiques représentants de la jeunesse sénégalaise…

Là, une française d’environ 50 ans qui a tout plaqué pour refaire sa vie au soleil, occupant la piste à elle seule sous l’effet conjugué de la bière et du Guronsan®, au bras d’un môme du coin de 20 ans son cadet. Là, deux touristes accoudés au bar en grande discussion avec deux jeunes sénégalaises qui leur posent déjà les mains sur les cuisses pour mieux entendre. Pas loin, un peintre sénégalais en recherche d’une nouvelle inspiration dans le whisky local… Plus tard, un retraité bedonnant, grisonnant, débordant de vulgarité et d’impudeur vient s’afficher au bras de sa nouvelle conquête, une jeune sénégalaise à peine majeure – quand elle l’est.

Le Jogmay n’est pas une discothèque sénégalaise ordinaire qui se limiterait à un lieu de loisir et de défoulement pour la jeunesse. Parce que N’Dangane est un village très marqué par un tourisme omniprésent et qu’il y passe de nombreux toubabs, voyageurs de passage venus faire le plein de soleil ou résidents installés… parfois (souvent) en mal d’aventures. Un peu comme à Saly, toutes proportions gardées…

Lieu de rencontres, le Jogmay donne un aperçu du climat social de N’Dangane et des relations bien particulières qui peuvent se nouer sur place entre autochtones et toubabs. J’y suis passé, quelquefois. Je m’y suis rarement senti dans mon élément…

« Au Cormoran, chez “Tata” Odile

Mado et Fatou, une histoire de famille »»