Hakuna Matata

M’Bour (Sénégal), 12 décembre 2002

Hakuna Matata…
mais quelle phrase magnifique !
Hakuna Matata…
Quel chant fantastique !
Ces mots signifient que tu vivras ta vie
Sans aucun souci, philosophie…
Hakuna Matata !
(BOF Le roi Lion)

Salut les toubabs, un p’tit message du sénégaulois de service en passant… Bon, petit résumé de quelques journées très exceptionnelles qui ont lancé ce mois de décembre sur de sacrées bases…

Marché de N'Gueniene avec Pape Kane

Marché de N’Gueniene avec Pape Kane

Mercredi 4 décembre 2002 (le jour d’anniversaire de mon papa.com) : départ matinal de N’Dangane avec Titine et l’ami Pape Kane, en route pour la fête de la Korité à Dakar via N’Gueniene, un village de brousse où se déroule un immense marché africain… Deux heures pour trouver le village dans la brousse (pourtant à moins de 20 kilomètres de N’Dangane), à se perdre avec bonheur sur les pistes au milieu des champs d’arachides et des baobabs en ne croisant que quelques charrettes ou quelques troupeaux de zébus… Arrivée à N’gueniene, le parking est bondé : 3 voitures et environ cinq cents charrettes ! L’ambiance est on ne peut plus africaine, un immense marché coloré, animé, où l’on vend de tout (vraiment de tout) et où les toubabs se font plus que rares… Pape doit acheter de la viande pour sa famille : je lui déconseille le zébu (rentrera pas dans Titine), il préfère finalement des poulets à une chèvre. Arrivée à Pikine, banlieue dakaroise, et c’est parti pour la tournée des grands-ducs : la famille Kane, la famille Touré, tonton Saliou, etc. Impossible de faire un pas dans la rue sans que Pape ne rencontre un ami ! On ne fera d’ailleurs que ça toute la soirée, visiter une maison, dire bonjour (« ça va ? »), manger, boire le thé, et puis c’est parti pour la suivante. Le proverbe « les amis de mes amis sont mes amis » s’applique à merveille puisque je suis accueilli partout comme un membre de la famille par des gens que je rencontre pour la première fois !

Bissane en cuisine, à Parcelles

Bissane en cuisine, à Parcelles

Vendredi 6 décembre 2002 : la Korité ! En fait les musulmans sénégalais ont eu du mal à se mettre d’accord, comme ils n’ont pas vu la lune apparaître tous le même jour certains ont fêté la Korité le jeudi, comme moi à Pikine chez les Touré, d’autres le vendredi comme moi à Parcelles… chez les Touré (les mêmes !). En fait, la Korité aura duré pour moi presque cinq jours, avec quatre ou cinq repas par jour : je ne sais pas comment font les sénégalais, mais vous pouvez débarquer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, il y a un plat qui vous attend ! De Pikine à Parcelles, j’ai baigné pendant 5 jours dans les quartiers les plus populaires de l’agglomération dakaroise, populaire au sens premier du terme : là où vit le peuple. Du monde plein les rues, des mômes de partout (des blattes de partout ausssi dans les maisons…), des matchs de foot sur les places, une animation permanente jusqu’au bout de la nuit. Je me suis souvent senti très blanc dans ces ambiances-là (j’ai dû croiser deux toubabs en cinq jours) mais c’était assez fabuleux de baigner là-dedans avec les autochtones, de prendre le car rapide ou le taxi clando avec eux … Si ça c’est pas de l’authentique !

Mercredi 11 décembre 2002 : on m’informe qu’un toubab me cherche dans le village. Je finis par trouver l’individu : il s’appelle Yves, il est belge, il a 50 ans, et si nous nous rencontrons pour la première fois, nous nous connaissons depuis plus d’un an… Comme moi, Yves est webmaster, comme moi Yves est passionné par le Sénégal qu’il a découvert cinq ans plus tôt et nous avons noué contact sur le web, en échangeant des liens pour nos sites respectifs : il avait plutôt apprécié mon carnet de voyage Sénégal 2001. Il savait que je venais m’installer à N’Dangane pour quelques mois, et nous avions prévu de nous voir lors d’un de ses prochains voyages au Sénégal. Il a donc débarqué ce matin-là avec un ami sénégalais et deux gamins de ses amis, on est allé boire un coup évidemment, et puis comme il m’a proposé une petite balade en pirogue, on est partis tous les 5 se poser dans une des îles du Saloum… On était les seuls au campement « Hakuna Matata », grand ciel bleu, 30°, et les belles plages du Saloum, bref tableau royal. Crevettes grillés, barracudda, pastèque, une petite tête dans le Saloum, et retour à N’Dangane en fin d’après-midi.Yves est un gars tranquille, plein d’humour et de sénégalitude, et j’ai passé un super moment en sa compagnie. La preuve qu’il y a vraiment plein de gens bien à connaître sur Internet, et que c’est un vrai moyen de rencontrer du monde !
Bon, allez faire un tour sur son site plein de soleil et de Sénégal : http://www.salysenegal.net

Mais, faudrait pas croire non plus que j’ai la belle vie ici et que j’ai pas de soucis… Je bosse aussi des fois, si j’vous jure, je fais mes 35 heures… par mois… Surtout que Lolo arrive avec son invité-mystère (putain mais c’est qui ??) dans trois jours pour deux semaines et qu’entre les visites, les fiestas, Noël, le jour de l’an, la fin du mois de décembre s’annonce particulièrement fatigante… Va falloir être grave en cannes pour tenir le choc !
Bien à vous la famille, les zinzins, les zamis, les zautres !

Cyril, Cy-real, Cyrilou, professeur Chicrâote, Cissou, etc.

(ah oui, j’ai aussi gagné un nouveau surnom à Pikine : comme je venais de me refaire ma tête de skinhead à bonne bouille chez un coiffeur local, les mômes qui m’ont croisé n’ont pas crié « toubab, toubab » comme d’habitude mais « Zidane, Zidane ! »… Amoul dara fi ?! (J’ai pourtant pas de calvitie moi !!)