Marseille-Marrakech via Casablanca, lundi 20 avril 2009
Coutumier des départs précipités et des préparatifs effectués à la dernière minute, j’ai réussi l’exploit de boucler mon sac… la veille du départ. A tel point qu’en me levant ce lundi matin, à deux heures du départ pour l’aéroport, loin d’être serein, je suis terriblement angoissé par le poids de l’inaction et de l’attente, rongé par le sentiment d’avoir des trucs à finir ! Le vrai départ de la maison vient me soulager…
A partir de là, la journée passe très vite malgré trois heures de transit dans le triste aéroport de Casablanca. Nous sortons de l’aéroport de Marrakech Menara vers 18h30 (heure locale), accueillis par les sommets enneigés de l’Atlas, le coucher de soleil, et un chauffeur de taxi chargé de nous convoyer jusqu’à notre hébergement. Le taxi beige se faufile au milieu des mobylettes et de leur conduite en queue de poisson. Nous longeons les remparts que nous franchissons par la porte Bab Knob. Le chauffeur nous dépose dans une petite rue en nous expliquant qu’à cet horaire, il lui est interdit de circuler dans la Médina. Nos bagages sont alors transférés dans la petite charrette à bras d’un marrakchi qui nous guide par une petite rue jusqu’à la porte d’entrée (dorée) de notre riad.
La nuit est tombée, mais nous sommes immédiatement sous le charme. Catherine, la maîtresse de maison nous propose une visite des lieux en nous guidant à travers les différents niveaux des deux riads mitoyens, du patio avec piscine au rez de chaussée jusqu’à la petite terrasse qui domine toute la Médina… Un thé à la menthe vient agrémenter le temps d’un petit repérage cartographique, afin de nous permettre de faire un premier tour en ville avec l’assurance de retrouver la chambre !
Du riad, il nous faut seulement cinq petites minutes pour rejoindre la place Jemaa El Fna, le cœur et l’âme de Marrakech. Au cours de mon premier voyage, j’avais été très déçu de quitter la place au crépuscule pour aller manger à l’hôtel (joie du voyage organisé…), alors que tout commençait et que je rêvais de manger là, dans l’une des gargotes improvisées pour la soirée…
Mon rêve se réalise enfin dix ans plus tard, alors que tout est en place : les cuistots, les serveurs, les rabatteurs, les musiciens, les conteurs, les vendeurs de jus d’orange. Dernier obstacle : nous n’avons pas un seul dirham en poche… Un simple détour par la rue des banques devrait y remédier.
Pour notre première sortie culturelle dans la nuit marrakchie, nous visitons… cinq banques. Les quatre premiers distributeurs ne fonctionnent pas : deux sont HS, deux autres permettent de faire la demande mais restituent la carte sans délivrer un seul billet et sans préciser si les dirhams demandés ont été débités… Bref, au troisième essai je réussis enfin à obtenir 2000 dirhams (environ 200 euros), en espérant que mon compte ne sera pas débité de 6000 !
Le cirque gastronomique bat encore son plein sur la place. Nous nous laissons guider vers une table “Chez Aïcha”, soi-disant recommandée par le guide du “Rotard”. On y sert du couscous “polet”, mais nous préférons grignoter des boulettes kefta. La température est idéale, nous savourons le moment en tournant la tête de tous les côtés… Nous reviendrons régulièrement profiter de cette ambiance incroyable c’est certain. Pour l’heure, nous reprenons sagement le chemin du riad, Marrakech, sa place et ses souks sont à nous pour une semaine !
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