Avril 2003 : retour difficile au Sénégal

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Marqué par mes séjours en brousse au Burkina et au Niger, je ne reviens pas au Sénégal avec le même regard sur la misère et le dénuement, ni sur les rapports humains avec les africains… mes retrouvailles avec le Sénégal ne sont pas simples. Je perds un peu de ma sénégalitude, mais je retrouve des amis…

En quitttant le Niger, je ressens un sentiment mitigé alors que je m’apprête à rentrer au Sénégal. Bien sûr, je suis impatient de retrouver mes amis entre Dakar et N’Dangane mais je suis aussi déjà nostalgique de mes aventures et de mes détours au coeur de l’Afrique profonde… Et cette prise de conscience réveille d’autre manques, d’autres envies.

Au cours des six premiers mois, rien ni personne ne m’avait vraiment manqué. Tout nouveau, tout beau, tant de rencontres et d’émotions, tant de sourires, de contacts et de générosité ! J’ai vécu quelque chose de très fort, d’énorme, d’incroyable, de parfait sans aucune fausse note pendant plus de 6 mois, notamment au cours de mes deux mois de périple, point d’orgue de mon aventure. Sur le plan humain, me retrouver seul pendant trois semaines au Burkina puis au Niger, au milieu de la brousse à partager le quotidien difficile de cette Afrique-là aura été une expérience merveilleuse. Elle a pris fin lorsque j’ai fait le chemin en sens inverse jusqu’à Dakar puis N’Dangane, où j’ai brutalement replongé dans une Afrique plus touristique, moins spontanée et trop bien connue. J’avais vécu trop de rencontres simples, riches et désintéressées pour me sentir bien dans ces lieux touristiques où les relations sont souvent faussées entre « riches » toubabs et « pauvres » sénégalais.
Je prends aussi conscience du vide culturel de l’Afrique de brousse : beaucoup de contacts, peu d’échanges…
En dehors de ces cogitations, des préoccupations bassement matérielles viennent également me faire perdre de ma sénégalitude (soucis financiers et mécaniques à cause de Titine notamment). Je suis également contraint de déménager de ma case en raison d’une incompréhension avec un ami sénégalais, gros malaise… Sur un plan personnel, ce sera le moment le plus difficile de mon année.

Heureusement, ce fut aussi un mois placé sous les signes de l’amitié et des retrouvailles avec l’accueil à N’Dangane de Jacques et Cécile (en vacances… et en mission pour Jángalekat), puis de la famille Planet au grand complet. Leur présence, leur amitié et leur enthousiasme m’ont été des plus réconfortants à ce moment-là !…

Étapes-clés et faits marquants :

  • le 1er avril, troisième jour consécutif d’ennui à Ouaga (Burkina) dans l’attente du vol retour sur Dakar
  • le 2, retour au Sénégal à Dakar avec Air Burkina, et première tuile : Amath s’est fait emboutir et Titine est sur le billard… rien que de la tôle froissée, mais beaucoup ;
  • du 2 au 11, séjour forcé et prolongé à Dakar, journées un peu galères de cybers en ministères ;
  • le 10, retrouvailles avec Titine, défigurée !! (mais elle reste la plus belle voiture du Sénégal) ;
  • le 11, arrivée de Jacques et Cécile, les “sages” de Jangalekat et retour à N’Dangane ; rupture de la courroie de distribution de Titine à 5 kilomètres de N’Dangane, à deux heures du matin et en pleine brousse…
  • du 11 avril au 5 mai : séjour de Jacques et Cécile en vacances… et en mission pour Jángalekat ;
  • du 12 au 30, sollicitations et prises de chous quasi-quotidiennes avec les guides, piroguiers, antiquaires de N’Dangane à M’Bour… Redécouverte un peu pénible de ces comportements faux et intéressés propres aux lieux touristiques, que j’avais si bien eu le temps d’oublier entre Burkina et Niger…
  • le 16, journée mémorable à Thiès pour Jángalekat avec Jacques ; visite au Centre de Formation préscolaire St Joseph ; la batterie de Titine rend l’âme…
  • le 21, grand magal de Touba (rassemblement mouride)
  • le 22, débarquement en force de la famille Planet en vacances ;
  • du 22 avril au 3 mai : séjour de la famille Planet (Lac Rose, Gorée, N’Dangane et environs, Mar Lodj, N’Gor) ;
  • le 26, déménagement forcé de ma case sénégalaise au confort rustique pour grande maison tout confort ;
  • le 29, nouvelle farce de Titine (électro-vanne)…

Faits marquants :
– le retour à Dakar après 2 mois de baroudage, et tournée des ministères pour Jángalekat (case des tout-petits, alphabétisation) ;
– les malheurs de Titine (tout le mois) : accident d’Amath en mon absence, puis rupture de la courroie de distribution à 5 kilomètres de N’Dangane, à deux heures du matin et en pleine brousse… puis plus tard la batterie… l’électro-vanne…
– le séjour de Jacques et Cécile (du 11 avril au 5 mai 2003), les “sages” de l’association Jangalekat, pour la “mission Cyceja” ;
– les sollicitations et prises de chous quasi-quotidiennes avec les guides, piroguiers, antiquaires de N’Dangane à M’Bour… Redécouverte un peu pénible de ces comportements faux et intéressés propres aux lieux touristiques, que j’avais si bien eu le temps d’oublier entre Burkina et Niger…
– le Centre de Formation préscolaire St Joseph ;
– le grand magal de Touba (rassemblement mouride) ;
– balades touristiques avec la famille Planet du 22 avril au 2 mai 2003 (Lac Rose, Gorée, N’Dangane et environs, Mar Lodj, M’Bour, N’Gor) ; etc.