Après une matinée tranquille passée à la maison Touré (clôturée par l’immanquable thiboudien), je m’échappe pour aller rendre visite à Pape Kane, dont la maison familiale est à quelques minutes à pied. Comme de rituel, un match de foot se déroule en pleine journée sur la grande esplanade sablonneuse, malgré un soleil accablant. Sur le terrain, le maillot de l’OM concurrence presque en nombre le maillot de l’équipe nationale…
Je repasse avec un frisson devant le carrefour où je m’étais payé un gigantesque ensablement (oui, oui, en plein milieu de Pikine…). Un groupe d’enfants se chamaille, apparemment pour une histoire de football. Distrait, je passe devant la maison sans reconnaître l’entrée, avant de faire demi-tour.
“Salam Aleykoum…” Les enfants ont grandi, je comprends à leur sourire qu’ils me reconnaissent. Ils me conduisent vers “la maman”, qui m’accueille avec un enthousiasme sans modération. C’était bien moi qu’elle avait vu passer quelques secondes plus tôt !
Comme d’habitude, le palabre est facile. Comment va la famille, les amis de France, ma femme… Et le voyage ? J’évoque N’Dangane (“il faut me raporter des crevettes !”), puis Bamako (“mais, tu sais que j’ai une sœur là-bas ?”).
Cheikh nous rejoint vers 15 heures, il se lève tout juste après être rentré très tard d’un travail aux champs… Je ne relève pas tout de suite cette étrange information. Il m’invite à partager son “petit-déjeuner”, un yassa que je ne peux évidemment pas refuser – même si j’ai mangé une heure plus tôt.
Dans sa chambre, que de changements depuis ma dernière visite quatre ans auparavant ! Les posters du rappeur 2Pac et du basketteur Michael Jordan ont été remplacés par de multiples portraits de Cheikh Amadou Bamba (Le fondateur du mouridisme), de Baye Fall (son premier disciple), et de quelques autres marabouts…
Pape n’est pas là, il vit avec sa femme chez sa belle-famille.
(@ suivre)
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