La longue route vers Djenné

Bamako > Djenné, mardi 5 août 2008

Après un réveil matinal (7h), nous rejoignons la gare routière de Sogoninko pour attraper un car en direction de Djenné. Le départ du car de la compagnie Bani est prévu à 9h… nous patientons dans la « salle d’attente ». Nous partons finalement à 9h20 pour un long trajet ponctué par de nombreuses averses et plusieurs arrêts, toujours trop longs.

A midi, nous faisons une pause en gare routière de Ségou. Comme nous n’avons pas vraiment le temps de nous éloigner, nous nous approchons du resto-buvette de la gare, qui vaut le détour : tables sales, couverts gras, poulet pas cuit, riz sauce peu ragoûtante, et des mouches par dizaines ! Pour un premier repas africain, Karine et Mumu sont tout de suite dans le bain. Karine va même courageusement braver les toilettes.
Pendant ce temps, la table est rapidement débarrassée, les restes de nos assiettes étant engloutis par des gamins affamés…

Nous reprenons la route en traversant Bla, San et nous parvenons au soleil couchant au carrefour de Djenné, où le car nous dépose. Il y a là un touriste coréen un peu fou (avec un accent anglais imbitable) qui poireaute depuis des heures parce qu’il a refusé de payer 1.500 CFA pour une dépose en taxi…
Nous montons enfin dans une bâchée (un taxi collectif) pour effectuer le dernier tronçon. Notre ami coréen est tout en stress, mais il a enfin accepté de payer et voyage avec nous.

La route est bonne, mais lorsque nous parvenons au bord du fleuve Bani, la nuit est bien tombée et il faut attendre le retour du bac qui permet l’ultime traversée… Djenné, une ville qui se mérite !

Heureusement, pour nous permettre de patienter, il y a là « Youssouf le magnifique », ses bijoux et ses formules magiques de camelot !

« – Ici, c’est moins cher » (Variante : « Ici, c’est moins cher que pas cher »)
« – Moi je casse les pieds, mais je casse pas les prix… »
« – Je suis fauché mais pas fâché ! »
« – On colle comme les mouches mais on pique pas comme les moustiques…»

Le bonhomme nous tient la jambe pendant de longues minutes. Il a vite fait de nous rebaptiser madame Tranquille (Karine), madame Magnifique (Mumu) et l’homme très gentil (moi). Évidemment, tout flatteur vivant aux dépens de celui qui l’écoute… on ne lâchera rien.

Au bout d’une heure, le bac est enfin là. Deux véhicules embarquent, le moteur du bac est un peu bruyant. Pour une arrivée paisible, on repassera… Notre chauffeur redémarre très vite dès la descente du bac (les roues dans l’eau) pour nous déposer sur la place du marché.

Nous nous installons au campement Kita Kourou. Le confort est spartiate et une forte odeur se dégage des toilettes en banco : il faut dire qu’il n’y a pas de couvercle, et ni chasse d’eau, ni sciure pour absorber les odeurs !

Heureusement, les bières sont fraiches et le couscous-poulet très bon (ce sera le premier d’une longue série).
En raison de la fatigue de la journée, pas de balade nocturne dans Djenné : ce sera douche pour tout le monde, puis dodo sous ventilo très apprécié.