Marseille, 25 août 2008
J’ai quitté l’Afrique depuis deux jours, et ça va, je ne ressens pas encore trop le manque… Au bout d’un périple de sept semaines, ce serait le comble ! C’est le mot juste d’ailleurs : comblé. J’ai vécu ce séjour très intensément, profitant de chaque moment, rentrant avec des souvenirs plein la tête qui m’accompagneront longtemps et me rappelleront toutes les riches heures passées là-bas. Je rentre particulièrement serein, reposé, heureux de revenir au pays, de me retrouver chez moi et de revoir – bientôt – la famille et les amis.
Le séjour au Mali a été très riche de belles découvertes et de décors somptueux, avec le plaisir de voir le pays dogon verdoyant, de découvrir les paysages plus arides de la région de Tombouctou, de naviguer pendant trois jours au fil du fleuve Niger sur plus de 300 kilomètres, de s’aventurer un jour au coeur des monts Mandingues… Le confort n’a pas toujours été là, nous avons alterné jolis cars et taxi-brousse pourris, nuits en plein air ou sous la tente et auberges de fortune… et côté menus, couscous poulet ou spaghettis-légumes (pendant deux semaines, c’est parfois un peu long). Les inconditionnels du club Med peuvent déjà renoncer à ce genre de séjour… mais comment envisager de rencontrer le Mali – et l’Afrique – autrement ?
J’ai bouclé la boucle en revenant à mon point de départ (Dakar), au terme d’un aller-retour de plusieurs milliers de kilomètres : Sénégal-Mali-Burkina-Bénin-Burkina-Mali-Sénégal. Un ange a veillé sur moi tout au long de ces sept semaines, je n’ai connu aucun gros pépin, je ne me suis jamais trouvé en danger physique (même si on n’est jamais totalement en sécurité dans un véhicule africain…), et en dehors du traitement anti-palu, je n’ai pas eu à prendre un seul médicament du séjour. Ah si ! Une pommade cicatrisante, au lendemain de notre escapade à dos de chameau dans le désert…
J’aurais accompli un grand chelem unique au cours de ce séjour : réussir à arriver à deux heures du matin et en plein milieu de la nuit dans chaque capitale des quatre pays que j’aurais traversés… Je suis ainsi arrivé à Ouagadougou à deux heures du matin (après un voyage en car de quarante heures qui n’aurait dû en durer que vingt), puis à Cotonou à deux heures du matin (après un trajet en car de douze heures qui n’aurait dû en durer que six), puis à Bamako (après un voyage de vingt heures en car) et enfin à Dakar (après un vol qui a décollé de Bamako avec deux heures de retard). J’ai même atterri à Marseille en pleine nuit à deux heures il y a deux jours…
J’ai fini par atterrir, donc – au moins physiquement. Mais il vous faudra patienter un peu avant de lire le carnet de voyage détaillé et illustré que j’ai rédigé à coups de notes tout au long de mon séjour. Je dois faire un peu de tri dans les quelques 1500 photos prises, travailler un peu sur les sons et les vidéos capturés ici et là. De quoi faire un beau carnet, et de beaux voyages en rêve… Je vous tiens au courant.