Jour de fête (mais pas pour nous)

N’Dangane, samedi 17 juillet 2010

C’est le week-end, on va pouvoir se reposer ;-). Mais en fait pas trop, car c’est le jour où nous avons programmé la rencontre avec les animateurs du Clep.

Après le café touba (et la Vache qui Rit du matin), Bichetteka se rend à Sambou accompagné de Moussa pour régler une histoire d’erreur de cession de terrain pour les copines (une erreur à 100.000 CFA quand même). Elle en reviendra avec une ampoule de tong

Pendant ce temps, je retourne buller à la case, je passe quelques coups de fils pour la mission, je lis, je dors… Enfin j’essaie : la sono d’un mariage dans une case voisine a démarré, c’est parti pour une journée entière de m’balakh saturé !

C’est un peu plus calme chez Moussa, mais on entend encore bien la musique (comme tout le village d’ailleurs). Thieboudien et ataya, et retour au Mazet pour la reprise des activités du matin : sieste et bouquinage. La fête bat toujours son plein à côté, la musique s’est arrêtée… c’est le tour des chants et des danses, au son des djembés.

Vers 16h30, nous prenons la direction du Clep où nous avons prévu de faire le point avec les animateurs concernant les activités soutenues par Jangalekat.

Compte-rendu de la rencontre avec les animateurs du Clep

Nous avions prévu une réunion à 17 heures avec les 3 membres du GIE (Ibou, Bineta, Awa). Lorsque nous arrivons au CLEP vers 16h45, nous tombons sur… Jacqueline (l’animatrice du jardin d’enfants) avec sa fille, une amie et Pape Sow (l’animateur du soutien scolaire), en train de prendre le thé à l’ombre de la haie ! Du coup, en attendant le GIE au complet, nous en profitons pour faire le point avec Jacqueline et Pape.

Pape Sow et Jacqueline

Comme à son habitude Jacqueline est un poil nonchalante, atone et peu loquace (réponses courtes). En gros au jardin d’enfants, ça va, la fête s’est bien passée, les parents étaient contents de l’année “c’est juste il y en a qui ne paient pas”.
Le jardin d’enfants tourne désormais sur deux classes dont une avec “Elisabeth” qui n’est pas diplômé. Une toubab du village a décidé de payer les salaires de deux animatrices…? Wakh Feign.

Le soutien scolaire : Pape est très content de sa situation et de son activité ; comme Monsieur Omar en son temps, il assure que les parents sont super contents et que les élèves qui viennent au soutien réussissent bien à l’école. Le soutien s’est arrêté fin juin, mais l’activité devrait reprendre en août avec quelques élèves motivés (?!). Il accueille les élèves le lundi, le mercredi et le vendredi. Parfois le mardi et le jeudi, mais ce sont des jours où il y a classe l’après-midi.
Je crois qu’il demande 3000 CFA par mois aux familles, mais je n’en suis plus très sûr. En tous cas, “c’est juste il y en a qui ne paient pas” (décidément). Il serait intéressé par un destin à la monsieur Omar et envisage de passer le concours de volontaire de l’Education.

L’équipe du Clep au complet

Ibou, Awa puis Bineta arrivent sénégalaisement les uns après les autres vers 17h45.
— Le GIE fonctionne toujours en cercle restreint (eux 3), et ils reconnaissent être souvent bien occupés par ailleurs… Ibou reconnaît que ce fut une année “difficile” et se flagelle de ne pas pouvoir en faire plus pour le centre. Awa fait un point précis sur la trésorerie du GIE (cf. compte-rendu détaillé).
— Concernant la toubab, elle semble sincère dans sa volonté de soutien à moyen terme, Bineta évoque vaguement la constitution d’un réseau de donateurs ou d’une association qu’elle aurait monté pour pouvoir continuer à financer le salaire de Jacqueline.
Par contre, Bineta est très claire : elle peut aider financièrement le GIE et le Clep comme elle veut, mais pas question qu’elle donne des directives sur le fonctionnement du jardin d’enfants ou l’utilisation de l’argent ! Ibou rappelle clairement que le partenaire privilégié du Clep demeure Jangalekat, que c’est le GIE qui gère son affaire tout pouvant faire appel à l’asso en cas de coup dur. C’est bon d’entendre que nous sommes totalement en phase sur ce plan-là !

L’alphabétisation : les cours ont lieu de 15h à 18h les lundi, mercredi, vendredi et dimanche (!).
Ils se sont arrêtés le 5 juillet (début de l’hivernage, départ pour les champs) et reprendront en octobre. Nous n’avons donc pas pu “mesurer le travail d’alphabétisation et envisager la suite à donner…”
30 auditrices inscrites ont assisté avec assiduité aux cours, assises sur des nattes… Bineta a apprécié le soutien d’Awa car sa formation initiale avait été “très théorique mais peu pratique”.
Le duo a bien fonctionné grâce à l’expérience d’Awa (8 ans d’alphabétisation).
Les échanges se font dans un mélange de wolof / sérère / français qui semble la meilleure solution pour toutes ! Certaines femmes viennent avec leurs enfants… Elles sont relativement attentives, même si ça bavarde aussi un peu de temps en temps comme à l’école… “Le seul problème c’est qu’avec elles tu ne peux pas mettre le bâton !” plaisante Bineta (quel sacré numéro celle-là !).

Nous quittons le CLEP vers 19h après une belle photo d’équipe qui témoigne d’une belle entente et d’un joli dynamisme.

Avec toute l’équipe de gestion du Clep

Après la douche, nous nous offrons le plaisir du samedi soir : gazelle fraiche et brochettes de lotte au N’Dangane café. C’est très bon, mais le service est vraiment long.

Épuisés par ce trop plein d’activités (!), nous renonçons sans regret à la discothèque d’autant plus que demain dimanche, le marché de N’Gohé nous attend. Et puis de toutes façons, la musique du mariage continuer de jouer…

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