Quelques minutes que nous roulions et le téléphone sonne déjà pour des SMS. Le premier, je ne sais plus si on le doit: à Françoise, Karine ou Laurent mais ces trois là nous accompagneront fidèlement au début de notre voyage.
Dans la voiture nous sommes très excités et chantons à tue tête, les kilomètres s’enchaînent. A 6h20 nous faisons notre première halte touristique à COLLIOURE. Nous nous promenons sous un vent violent le long de la corniche longeant la mer. Il y a beaucoup de houle et Cyril s’amuse du cliquetis des galets roulés par les vagues. Nous retournons à la voiture pour récupérer le magnétophone et enregistrer les premiers sons des vacances: “le bruit des galets !!!”.
Nous longeons ensuite la cote d’émeraude (PORT VENDRES, BANYULS, CERBERE) pour déboucher en Espagne. Cette cote escarpée est magnifique. La route est vallonnée et elle serpente le long de la mer. Les premières lumières du jour éclairent un paysage tout de Ocre rouge et de Vert. Sur un promontoire surplombant la mer, nous nous arrêtons pour contempler le ciel virant du Bleu nuit à l’Orange en passant par les violets et les rouges (petite photo souvenir).
Quelques minutes plus tard nous sommes arrêtés sur une plage attendant le lever du soleil sur la mer. C’est si simple et si beau. Nous reprenons la voiture pour se stopper sur une autre plage et piquer un petit somme. Cyril s’installe sur le sable tandis que je dors à l’arrière de l’Express. Il y a du soleil et beaucoup de vent. Cyril se réveillera sans son sac de duvet parti lui aussi à l’aventure et son blouson sera sauvé de peu de la noyade.
Reparti, nous faisons une halte petit déjeuner à LLANCA. Un café et deux cartes postales plus tard nous repartons en direction de FIGUERAS (musée Salvatore DALI) puis GIRONE, BARCELONE, TARAGONE. Nous enfilons les kilomètres, pressés que nous sommes de rejoindre le Maroc.
Les paysages agricoles fait de plantations céréalières, orangeraies, pêcheraies se succèdent. A l’approche de VALENCE le paysage devient un peu plus aride avec une végétation arbustive, des pins et des collines de calcaire blanc rappelant l’arrière pays marseillais. Nous stoppons pour la nuit à GANDIA (sud de Valence), non sans avoir galéré à trouver un camping. La nuit sera douce et reposante.
Nous quittons le camp vers 11 heures après avoir étrenné notre mascotte de voyage : j’ai nommé le pot de NUTELLA. Nous faisons sauter la séance de plage (trop tard pour le lever de soleil !!!).
Sur la route les paysages alternent le beau et le très laid. Pour le beau des décors arides, presque désertique sur fond de calcaires blancs et ocre ou de schiste gris, des maisons blanches sans toit, des eucalyptus. Pour le laid, l’arrivée sur ALMERIA, sur des hectares, a perte de vue, de serres plastiques défigurant le paysage. L’immensité de la surface couverte par les serres dépasse l’imagination, chaque centimètre carré de terre est recouvert d’une serre.
Nous nous posons à TORREMOLINOS, énorme station balnéaire de la banlieue de MALAGA. Le camping est bien pourri mais le pub international très sympa.
Nous sympathisons avec RIE et NICKEY deux serveuses danoises. Après deux pressions irlandaises (MURPHY’S), un charmant couple de retraités anglais se joint à nous pour une discussion mémorable dans la langue de Shakespeare. Nous parlons fromage, football, France et Angleterre. L’ambiance est de plus en plus joviale et nous offrons une rose à nos deux serveuses danoises (sans arrières-pensées aucunes !). Les bières défilent et une tablée d’Irlandais se joignent à la discussion. Les discussions fusent et notre anglais progresse à grand pas (à deux grammes nous sommes parfaits !!!).
Bien “en cannes” nous entonnons notre répertoire de troisième mi-temps. John (le retraité) chante une complainte amoureuse à sa femme (genre Joe Cocker avec 50 ans de plus: magnéto serge !!!). Les Irlandais nous offrent timidement une balade de chez eux. A 3 heures du matin, le patron du pub nous demande de quitter les lieux et surtout d’arrêter de chanter !
- Concours Eurovision de la chanson au pub de Torremollinos : John et Catherine pour l’Angleterre (2 chansons), Cy-real et Philou pour la France (la Pitchouli et la Montagne), une bande de jeunes pour l’Irlande.
Quelques mètres plus loin, nous tombons sur un Nigérian qui nous propose une soirée Hot, avec des copines à lui. Difficile de s’en décoller, heureusement Rie et Nickey sortent du bar et nous servent d’alibi. En plus nous croyons à notre alibi, mais malheureusement elles ne sont pas open et nous ne concluerons pas ce soir .
Nous rentrons au camping avec 3 grammes dans chaque chaussure. Je me réveillerai avec une belle casquette en plomb.
« Saint Jean de Touslas, terre de bonheur