En entrant au petit matin dans Nouakchott, nous prenons de suite la direction de l’hôtel des français. Nous retrouvons d’autres aventuriers du désert. Cela fait du bien de reparler notre langue, de confronter nos expériences et surtout de prendre une douche et un bon petit déjeuner. S’agissant de la douche, je n’imaginais pas que l’on puisse transporter sur soi autant de sable !!!
Les avis sur la Mauritanie sont presque unanimes. Certains néanmoins nous parlent d’une autre Mauritanie, loin des passages de touristes. Faut voir ?
Il nous reste quelques formalités à traiter (retirer de l’argent, payer l’assurance et le guide) avant de quitter ce pays “d’arnaqueurs”. Le petit parcours urbain dans les rues de Nouakchott ne relèvera pas le niveau.
Nous quittons la capitale à13 heures pour filer vers le Sénégal. Ahmed nous emmène sur la route de ROSSO. Nous faisons une halte dans la station service TOTAL pour faire regonfler les pneus de la voiture. Il faudra 30 minutes et deux cocas pour que le patron accepte de nous gonfler les pneus. C’est vraiment un pays de dingues !!!
A partir de ce moment nous allons voir un autre visage de la Mauritanie, nous traversons une région légèrement vallonnée, couverte de prairie, de savane et peuplé d’éleveur et de berger.
Visiblement cette région n’a rien à voir avec les autres paysages de la Mauritanie, les baobabs, palmiers, acacias bien reverdis par la saison des pluies conjugués aux dunes de sable orangé nous laisse un peu baba. Nous n’avons malheureusement pas le temps de nous arrêter; juste pour prendre quelques photos et pour nous rendre compte qu’il parle le même langage “cadeau m’sieur”.
A Rosso (bac pour la frontière) nous choisissons de prendre la piste (120 km) en direction du barrage de Diama pour rallier le Sénégal (faut deviner la piste car y’a pas un panneau là non plus).
Nous longeons des étendues humides, des terres argileuses marrons foncés et noirs, des prairies. Nous retrouvons aussi des cultures de blé vert tendre et de maïs. Ce décor est envoûtant après des jours de voyage dans des contrées arides ou désertiques, nous sommes comme des gosses devant un champ de blé que nous prenons en photo.
Plus loin, nous longeons le parc national de Diawling (réserve protégée pour l’avifaune) ou nous croisons multitudes d’oiseaux (pélican, flamand, canard, cormoran, etc…). Jusqu’à la frontière ces paysages humides se succèderont.
La piste est belle, un peu cabossée mais roulante. Un peu frustrée de n’avoir conduit dans le désert je me défoule sur la piste. Mon Cissou s’est acclimaté à mon coup de volant (en une ou deux occasions seulement il me demandera de ralentir). Autre point marquant, il n’y a personne tout au long du parcours. De temps à autre nous arrêtons pour faire une photo sans être agressé, quel plaisir !
Arrivés à la frontière, nous nous préparons psychologiquement aux tracasseries avec les autorités mauritaniennes. Nous tombons sur des gens plutôt sympas qui nous demanderont seulement s’il nous reste un peu de gasoil dans les bidons. Bien sur qu’il nous en reste coco mais tu peux te brosser pour qu’on te le donne. (NDLR y m’ont trop grave énervé !!!).
Nous quittons dès lors la Mauritanie avec une impression mitigée, en se faisant la remarque que notre expression favorite “on a bien fait d’acheter ici” n’avait pas résonné souvent. Visuellement la Mauritanie est un beau pays, humainement et culturellement c’est le désert !
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