À Chikao, dans ma case sénégalaise

CHIKAO – Ensemble de deux cases situé à la “périphérie” de N’Dangane-campement, près des berges du Saloum, dont l’une constitua ma première résidence principale “tout confort”.

Chikao, c’est un peu le bout du campement, à proximité d’un bras du Saloum. Pour les copains sénégalais de N’Dangane, c’est presque le bout du monde… Parce que quand tu dois retourner à Chikao depuis l’embarcadère ou depuis chez Moussa, tu vas loin, Chikao quoi ! Pour tout vous dire, c’est encore plus loin que “Les Alpes” (le surnom de la case d’un autre copain).

Une maison ? Pas vraiment. Deux petites cases sans charme particulier, un bout de terrain pas vraiment entretenu, une mince clôture en sale état…
Mais une case rien qu’à moi, un véritable endroit pour me poser, quatre murs et un toit généreusement mis à disposition par des copains des filles à l’origine du projet de l’association Jangalekat.

Chikao, au-delà du bout du monde

Je ne demandais rien de plus… C’est là que j’ai garé Titine.
C’est aussi là que j’ai posé mon sac à dos en arrivant (après une première nuit passée au campement du Cormoran, généreusement offerte par Tata Odile aux vainqueurs du désert).

Confort minimal, comme je l’avais espéré – autrement dit, proche de celles du quotidien des autochtones. À peine 9 mètres carrés (souvenir de ma première piaule de cité-U), un matelas en mousse posé au sol sur du lino, une petite étagère pour jeter mes fringues, un recoin carrelé pour la douche, un petit lavabo, une chaise en plastique. Mais ni eau courante, ni électricité… comme dans la plupart des cases du village.

Des latrines quand même, dans un autre coin du terrain. Pour l’eau, un bidon extérieur que les petits du village viennent remplir avec l’eau d’un puits sur demande. Pour la lumière, quelques bougies et des allumettes, et barna ! (c’est assez.)
Je me paierai bien vite le luxe d’une moustiquaire pour passer des nuits plus sereines…

Dans la deuxième case, quelques gars logeaient de temps en temps, pas toujours les mêmes, pas forcément toutes les nuits. J’étais régulièrement invité à partager un repas ou à prendre le thé, tranquille.

Petite soirée entre amis à Chikao…

Chikao, c’était peut-être l’endroit le plus éloigné du village, c’était aussi certainement le plus calme ! Bien peu de voisins, quasiment aucun passage de véhicule, un rônier pour compagnon… Un endroit propice pour s’isoler et prendre le temps de lire, d’écrire, d’écouter de la musique – ou de ne rien faire.

J’y ai passé de très belles nuits, bercé par la paisible rumeur du Saloum tout proche, dans l’absolue quiétude de mes premières heures sénégalaises…