Nous avons décidé de partir en escapade aujourd’hui avec Aziz. Direction M’BOUR, pour la boite postale, la banque, le cyber et pour acheter des tissus.
Ils me rejoignent à l’hôtel, petit rallye sur la piste de JOAL, Cyril commence à bien s’y faire maintenant.
Après la poste et le cyber, nous ne trouvons pas de banque ouverte. Il nous faut aller à SALI (10 km), la station touristique du Sénégal, pour trouver un mur à billet. Sur la route, un policier nous arrête. Il est visiblement décidé à nous faire chier. Il nous indique vouloir nous verbaliser de 3000 Francs CFA pour surcharge !!! oui vous avez bien lu pour surcharge parce que nous sommes trois dans l’Express (Aziz est à l’arrière). Je deviens fou, essaie de discuter avec le flic mais rien n’y fait il veut se faire les toubabs. Aziz sort alors de la voiture pour discuter en WOLOF avec notre homme, et il revient en nous disant avoir négocier la conversion de l’amende en un bakchich de 1000 FCFA. J’ai la rage et cyril donne un billet à Aziz. Rien que de l’écrire cela m’énerve encore.
De retour de Sali ou l’enfoirée n’est plus au carrefour, nous allons au marché des tissus. Ils sont superbes leur tissus et le prix modique.
Aziz a contacté pendant ce temps David pour le repas du midi. Nous sommes invités dans sa famille à déjeuner. Sur place nous découvrons une famille sénégalaise typique (pour les générations anciennes). Le mari (papa de David) à 4 femmes et une bonne trentaine d’enfants. Sa maison, elle aussi est typique d’une famille aisée. Trois étages et un quatrième en construction, une cour intérieur, un confort minimal mais de l’espace. On retrouve à l’intérieur le puit, les cuisines et l’étable. tout le monde vis dans une harmonie apparente (ça fait rêver quand même 4 femmes !!!). Les enfants quant à eux jouent dans la rue. Encore une fois nous serons accueillis comme des princes et sans arrière pensée autre que l’hospitalité.
Après une petite sieste réparatrice, on est des vrais Sénégaulois maintenant, intégré et dans le rythme. Nous reprenons la route de JOAL pour assister à l’arrivée des pêcheurs.
Bonjour le folklore et les odeurs. Personnellement j’ai toujours aimé ses ambiances et là je suis servi.
Un marchand de coquillage décoratif nous accoste pour acheter la voiture. Nous lui expliquons que Cyril est là 4 mois bénévolement et qu’il faudra attendre pour la voiture. Il est touché par la gratitude des français à l’égard de son pays.
Petite discussion avec Aziz en Wolof ( ah! cette manie de nous écarter de la discussion) et l’homme nous servira de guide.
Sur la mer une bonne dizaine de pirogues multicolores sont ancrés pour décharger le poisson. Les pécheurs reste à bord et une nuée de porteur s’agitent dans l’eau boueuse pour transborder les poissons. Le guide nous explique qu’il s’agit là d’un métier spécifique (porteur) et qu’il sont payés 100 FCFA par panier. Il nous parle des techniques de pêches, des poissons, des métiers. Encore une fois nous tombons sur un homme extra. Il parle très bien français et le vocabulaire employé montre une vraie connaissance pratique et scientifique du milieu de la mer.
Petit tour ensuite dans la halle ou nous passons en revue les différents poissons et coquillages pêchés. Nous constatons que si la pêche est réservé aux hommes, la commercialisation est l’exclusivité des femmes. Passons sur l’hygiène douteuse (les tas de poisson sont posés au sol et couvert de mouche) et la conservation. Notre guide termine en m’offrant deux beaux coquillages, je refuse un certain temps par gène mais il insiste en déclarant qu’ainsi débute l’amitié et qu’il est toujours disponible pour nous accueillir.
Nous prenons ensuite la direction de l’ile de FADIOUTH, l’ile aux coquillages. Cyril connaît mais il se prête de bonne grâce à cette nouvelle visite. Cette ile à la particularité d’être artificiel. En effet le site recelait beaucoup de coquillage (coque) et les premiers habitants (dans des maisons sur pilotis) entassèrent les coquilles pour créer un ilot artificiel. Durant des années l’opération continua, si bien qu’aujourd’hui l’ile est peuplé de 8000 habitants et qu’il y a une épaisseur 15 mètres de coquillages. L’ile est reliée au continent par un pont en bois de 800 mètres.
Nous retrouvons sur place un ami d’Aziz, pêcheur et guide. Il a un vieux prénoms français (j’ai oublié) et il est catholique. La seconde particularité de l’ile est qu’elle est composé à 80 % de catholique et 20 % de musulmans (le contraire du pays).
Nous visitons l’ile au demeurant très propre, en compagnie de notre guide à l’humour décapant et au débit de parole impressionnant. Le choc des religions n’existe pas sur cette ile ou tout le monde vie en harmonie. Certain “rituel” étant même pratiqué par les deux communautés.
Nous prenons ensuite la direction du cimetière des pêcheurs pour une vue panoramique sur l’ile et sur la mangrove. De retour sur l’ile nous assistons à un combat de lutte entre enfant. Le guide nous explique que la lutte est sport national au Sénégal avant même le football !!!
Nous finissons à la nuit tombante, autour d’une gazelle, sur une terrasse au bord du fleuve.
Il fait nuit lorsque nous reprenons la route de N’Dangane, c’est l’occasion de rouler encore plus vite sur la piste (on voit mieux les trous en lumière rasante). Mon Cissou est désormais impassible dans la voiture. Arrivé au campement, nous fonçons au bar pour notre débriefing quotidien. Petite séance d’apéro. Tata est attablé avec Freya, ravissante allemande. Elle nous invite à se joindre à elles. Visiblement la belle allemande est déprimée, nous n’en saurons pas beaucoup sur son histoire. Nous faisons un peu les mariolles de service au grand de plaisir de Tata et de Freya qui un temps à l’air d’oublier ses soucis.
A 10 heures passés, nous nous rappelons que nous sommes commis de cuisine chez Evelyne ce soir. Quelques poignées de main plus tard et un crochet chez Moussa pour y déposer les tissus(soit environ 1 heure) nous débarquons chez la miss. Nous faisons de suite les forts en bouche pour échapper à l’orage, Aziz répète “c’est pas grave quoi !”
Au menu sardine en boite et au maïs, ravioli en boite et cassoulet en boite et pour finir en apothéose ananas en boite et Nutella. Nous nous étions fait déjà les dents sur cette recette à St-Louis et je crois que cela avait plu
Nos invités dégustent avec délectation le met préparé et nous enchainons sur une longue discussion du soir, celle ou l’on refait le monde comme des utopistes. N’empêche a force de persuasion, nous arrivons à convaincre nos amis de la nécessité d’un peu d’écologie dans leur vie de tous les jours. Il y a encore du boulot mais ils conviennent de cesser de balancer les détritus partout.
Tard dans la nuit, nous nous séparons. Cyril retourne dans sa case. Quant à moi, j’ai déménagé mes affaires chez Evelyne la mère poule, pour une nuit qui sera chaude et humide.