Marrakech côté cour (2), 27 avril 2009
C’est déjà notre dernière journée à Marrakech… comment utiliser au mieux ces dernières heures et partir sans regrets ? Première résolution, surtout ne pas bâcler le petit déjeuner. Et après, les souks ? On en a assez mangé, et puis on a laissé tous les dirhams restants au gendarme d’Essaouira ! La place Jemaâ El Fna ? Nous y viendrons assurément pour grignoter en soirée. Une visite culturelle ? La visite des palais au sud de la Médina s’impose. Buller au riad ? Oui c’est aussi prévu – tout l’après-midi !
Nous traversons Jemaâ El Fna en direction du Mellah (l’ancien quartier juif), pour gagner la place des ferblantiers, d’où nous parvenons à notre premier site : le palais el-Badi. Contruit au XVIème siècle et jamais vraiment terminé, c’est bien plus une ruine qu’un palais… Le texte de Bénabar me revient en tête !
Qu’est-ce qui nous pousse au fond à refaire à la chaîne,
tous les mêmes photos qu’on a vu par centaines,
des photos de monuments qui sont jamais très belles,
mais c’est nous qui l’a fait c’est pas la carte postale.
Les photos de voyage à l’autre bout de la terre,
les mêmes paysages, des mêmes belvédères (…)
Des images inutiles sur toutes les vieilles pierres,
le Mont-Saint-Michel, et les épices du souk du Caire…
Dans le calme de ce vaste lieu, et sans vouloir offenser la culture marocaine, l’observation des cigognes qui ont établi leur nid sur les ruines est nettement plus intéressante !… Nous assistons à de gracieux vols suivis d’atterrissages contrôlés, à une parade de séduction, au repas d’un petit nourri par sa mère…
Nous quittons nos amies pour la visite suivante : le palais de la Bahia. De la place des ferblantiers c’est simple, il suffit de suivre les wagons de touristes ! Nous essayons d’accélérer le pas pour les doubler, peine perdue : il y a au moins quatre ou cinq groupes (de trente, quarante, cinquante personnes) qui sont en train d’accéder au palais en même temps que nous… Dans ces conditions, nous optons pour la visite express. Il faut dire que chaque pièce, chaque couloir, chaque patio est envahi et nous n’avons qu’une envie : ressortir au plus vite. Il y a dix ans, c’était dans un groupe comme ceux que je fuis que j’avais visité ce même palais et tout le Maroc. Karine ne comprend pas… (moi non plus dix ans après.)
Bref ! C’est visiblement un très bel endroit, mais dans ces conditions c’est juste pas possible. J’ai quand même eu le temps de prendre deux photos des vieilles pierres…
Pour nous remettre de nos émotions, nous nous hissons au sommet d’une sympathique petite terrasse, place des Ferblantiers, pour siroter un jus d’oranges pressées au soleil. Encore une bonne adresse signalée par le Routard : la déco du bar est très sympa, à la fois très design, très lounge et très ancré dans la culture locale, et la vue sur la place est des plus agréables. Nous en profitons pour observer une cigogne qui a établi ses quartiers à proximité, bercés par le discret martèlement des ferblantiers à l’étage en dessous.
Le programme de la fin de journée (petit resto, bullage, puis dernière sortie nocturne sur la place) n’est pas vraiment un motif de stress, ni le retour au pays vu qu’il nous reste cinq jours de vacances en rentrant… Elle est pas belle la vie ?