On the road again !

M’Bour (Sénégal), 30 janvier 2003

Je donnerai des années pour un regard
Des châteaux, des palais, pour un quai de gare
Des morceaux d’aventure contre tous les conforts
Des tas de certitude pour désirer encore
Echangerai années mortes pour un peu de vie
Chercherai clé de porte pour toute folie
Je prends tous les tickets pour tous les voyages
Aller n’importe où mais changer de paysage…
(Jean-Jacques Goldman)

Salut les brads et les bradettes, voici un dernier petit message expédié de mon cyber préféré à M’Bour, à trois jours de mon départ de N’Dangane et à dix jours de mon départ pour le Mali ! Sans doute le dernier message avant bien longtemps, puisque je doute trouver un cyber dans les falaises du pays Dogon, au coeur de la brousse burkinabée ou nigérienne !
Si vous saviez comme ça fait drôle de se dire qu’on va partir en voyage quand on est déjà en voyage !… C’est déjà la fin de la première partie sénégalaise de mon trip africain. J’ai pas tout compris, j’ai l’impression que c’est hier que j’ai débarqué à N’Dangane avec Philou après avoir traversé le désert… Mais non putain, c’était il y a quatre mois !! Non non, ça passe trop vite, qui peut arrêter le temps ?!? (Bulle, fais quelque chose !!)

Philou débarque donc vendredi soir à Dakar avec son paternel, et nous viendrons passer le week-end “chez moi”, juste le temps de dire au revoir à tous les amis… Et puis lundi matin, ciao N’Dangane ! En route pour une petite semaine dans le sud-est du Sénégal, pour retrouver mon pote Ahmed à Tambacounda, visiter le parc du Niokolo Koba (la plus grande réserve d’Afrique de l’Ouest), découvrir Kédougou et le pays Bassari, tout près de la frontière guinéenne… Samedi 8 février, Philou et son père remonteront sur Dakar pour reprendre l’avion, tandis que je monterai dans le train en gare de Tamba, direction Bamako et le MALI, en route pour l’aventure !

MALI : après un trajet en train de 25 à 40 heures qui s’annonce épique, arrivée à Bamako, capitale du Mali où je devrais être accueilli par une famille malienne (des amis d’amis !). De là, je dois retrouver mes zinezines Karine et Vaness’ aux abords du pays Dogon, sans doute à Mopti, autour du 13 ou du 14 février. Je pense donc les attendre pour aller visiter les villages Dogons et prendre le temps de découvrir les villes de l’ancien empire du Mali, Ségou, Djenné (“la plus belle ville d’Afrique” selon le Routard)… On m’a donné quelques contacts et des bonnes adresses, mais il y aura aussi toutes les occasions de rencontres et d’invitations que me permet mon statut de baroudeur solitaire ! Avec les cousines, découverte de Mopti puis en route pour Bandiagara, Sangha, et les villages Dogons. Les paysages, les randos au pied de la falaise ou sur le plateau et puis les villageois, les traditions, l’art dogon… Une petite semaine à la découverte d’une région et d’une civilisation fascinante. Après, toujours avec les cousines, en route pour le BURKINA (en bus… en taxi-brousse… ou en charrette…), entre le 20 et le 25 février.

BURKINA FASO : pour être honnête, c’est la partie du séjour que j’ai le moins potassé, faut dire aussi que les zinezines connaissent déjà et que sur cette partie-là, ce sont elles qui seront en mission associative ! Au programme, rencontre à Kedougou avec les amis de la troupe Saaba, visite du centre Benebnooma, excursion dans la brousse au village de Semaga, contacts avec l’école et les enseignants… L’approche est donc nettement moins touristique que le séjour malien, ce sera sans doute plus fort au niveau vie quotidienne et échanges avec les burkinabés. Depuis le temps que j’en entends parler dans la familia, je vais enfin découvrir à mon tour ce sacré Burkina et ses habitants ! Et puis… les zinezines reprennent l’avion pour Lyon le 10 mars. Mais pas moi !!! Suivant l’humeur et l’ambiance, je prolonge mon séjour de quelques jours au Burkina… avant de rejoindre le NIGER.

NIGER : entre le 10 et le 20 mars, départ en bus de Ouaga pour Niamey, la capitale. Accueil par les membres de l’association “Aide et action” (www.aide-et-action.org), puisque je dois aller retrouver mon filleul dans un village de brousse situé à 300 kilomètres de la capitale… C’est un gamin de 14 ans (il est en CM2) que je parraine depuis 5 ans (envoi d’argent qui profite à toute la communauté éducative du village et correspondance individuelle avec mon filleul), que je n’ai vu qu’en photo et que je m’apprête évidemment à rencontrer pour la première fois ! L’asso ne prend pas en charge les parrains mais m’a assuré que tout est prévu (accueil, transfert et hébergement), puisqu’ils m’ont bien fait comprendre que la venue d’un parrain est toujours vécue comme un événement dans la vie d’un village… Je ne sais donc pas vraiment ce qui m’attend là-bas, mais j’imagine que ça va être énorme, l’arrivée dans le village, la rencontre avec mon filleul, sa famille, les enseignants de l’école et les habitants… Beaucoup d’émotions et de souvenirs en perspective ! Durée du séjour inconnue elle aussi, une semaine, deux, trois ?

Du Niger, je reprends le bus, 15 ou 20 heures jusqu’à Ouaga… 24 heures de bus jusqu’à Bamako… et encore 50 heures de train pour rallier Dakar… Non, je déconne !! Y’a des vols directs Niamey-Dakar en moins de 2 heures, je veux bien être routard mais pas maso !…Le 10 avril au plus tard, arrivée à Dakar, retour à N’Dangane pour 4 mois… et au boulot !(sénégalaisement bien sûr)

Bref, je voulais manger de l’Afrique, je rêvais de paysages, de rencontres et d’authentique… Je ne devrais pas être déçu. J’ai fait le plein de peloches, de cassettes, de stylo pour tout noter… j’ai la tête vide, et le coeur avide ! Maintenant, c’est l’Afrique, le royaume de l’imprévu et de l’impondérable, surtout, surtout ne pas tout prévoir ! On envisage des trucs et on en vit d’autres encore plus magiques, ou on veut voir des choses et on en découvre d’autres encore plus belles : “On croit qu’on va faire un voyage, et finalement c’est le voyage qui vous fait…” (Nicolas Bouvier)

Pour être honnête, je ne sais pas du tout où je vais pouvoir trouver des cybers tout au long de mon périple, à part dans les capitales – où je n’ai pas vraiment prévu de m’arrêter ! (Deux mois sans toucher un ordinateur, je vais mourir !!) Je ferai mon possible pour vous dire où j’en suis mais je ne vous promets rien… Rendez-vous début avril au plus tard.

Bon, de toutes façons… que voulez-vous qu’il m’arrive ? Que du bonheur !

Grosses bises à tous les brads et à toutes les bradettes de la Listafrica

Cy-real… petit Prince africain !